Un poème de Michel Bazin, que notre récent questionnaire avait ce jour-là inspiré :

TROTTOIR

 

Montréjeau, morne ville, laissée au seul espoir,

De voir son destin ne pas virer au noir.

On voudrait des touristes gais, déambulatoires,

Mais poubelles et voitures relèvent du prétoire.

Les boutiques fermées sont un réquisitoire,

Ne laissant aucun choix au mode circulatoire.

La canne ou le bâton étant libératoire,

Pour éviter pavés et trous usurpatoires.

Bref s’y promener est un vrai purgatoire.

Parlons des déjections qui hantent nos trottoirs,

Leurs multiplicités en font des dépotoirs,

Les chiens se soulageant en font leur excrétoires,

Obligeant les passants à chercher un grattoir.

Regarder à ses pieds devient obligatoire.

La vision de la ville est donc rédhibitoire.

Conserver l’équilibre étant aléatoire

Marcher sur ce ruban, mais c’est tout une histoire.

Les maîtres pour leurs chiens en font le territoire,

Convaincus d’échapper aux PV expiatoires

Des policiers locaux, débordés, c’est notoire.

Faudra-t-il revenir aux mœurs délatoires ?

Rechercher des raisons par un micro-trottoir ?

Traiter les animaux par des suppositoires ?

Ou tenter d’appliquer des mesures transitoires ?

Avant de constater qu’il est, Hélas TROP TARD.

                                                           Michel Bazin